Ce matin, j’ai eu une discussion très animée au sujet de ce blog, avec ma Grand-Mère. Nos points de vue se rejoignaient sur de nombreux axes, comme le nom de celui-ci, ou encore son slogan, mais ce fut de courte durée, car cette dernière fronça soudainement le sourcil, se tut un instant, et me lança la phrase suivante:
-Tu sais ce qu’il manque à ton blog? De la Salope, Fiston. Tu devrais y mettre de la salope…
Je fis mine de ne pas comprendre.
-Pardon? Qu’entends-tu par Salope? Mamie, tu es sûre que…
-Parfaitement Mon Ptit, j’ai dit de la salope. Il faut que tu mettes de la chiennasse. Ce dont les gens ont besoin, c’est de rire et de cul. Il n’y a pas trente-six solutions. Si tu veux avoir encore et toujours plus de monde sur ton site, dégottes des poufiasses, prends les en photos, et envoie la sauce petit!
Sur le fond j’étais assez d’accord avec elle, et je connaissais moi-même la faiblesse de la chair, mais je ne cautionnais en aucun cas les termes employés par mon aïeule.
– Et bien Mamie, je suis désolé de te contredire, mais moi, j’ai un profond respect pour la gente féminine en général, et je ne peux pas admettre que tu emploies un tel vocabulaire, en parlant de la Femme, sous prétexte qu’elle exhibe sa croupe pour gagner sa croûte. Je préfèrerais parler d’Aphrodite, ou de femmes affriolantes…
Elle empoigna sa canne, et frappa fermement le sol pour que je me taise.
– Tais-toi abruti! Si ton proxo de grand-père te voyait, que penserait-il de la lopette qui lui sert de petit fils ? Ne détourne pas la conversation, en utilisant des apparats débiles et inapropriés. Sérieusement, tu crois vraiment que les gens vont taper « Aphrodite » dans Google quand ils ont envie de se branler? Hein mon Ptit? Et pourquoi pas « Donzelle dénudée », ou « Ingénue dévergondée » tant qu’on y est? T’as envie d’avoir des pervers déguisés en marquis qui se paluchent devant ton site, alors éclates-toi, vas-y! Continues comme çà, référence des mots débiles et inusités, mais ne viens pas te plaindre si personne ne vient.
J’essayais alors tant bien que mal de placer un mot.
-Mais non, c’est pas çà…
Elle m’interrompit à nouveau.
– Ah! Je vois, mon fiston. Tu es pédé! Tu aimes les hommes musclés, moustachus et bien membrés. Si c’est çà, je ne veux pas en entendre parler. C’est sale.
Elle fondit en larmes, et je restais stupéfait un instant avant de retrouver mes esprits.
– Allons Mamie… Il ne s’agit pas de çà, tu le sais bien. J’aime les femmes, et pour rien au monde, je ne caresserais une autre verge que la mienne.
-Ah! Tu vois! Tu parles maintenant de caresser une verge! Petite fiotte! Bougre! Pédéraste!
Elle se leva soudainement de son rockin’chair et m’asséna plusieurs coups de canne sur les côtes.
– Aïe! Mamie, tu me fais mal! Arrête, je te dis que je ne suis pas une tarlouze!!!
-Bats toi si t’es un homme Fiston! Allez cogne ta vieille Mémé!!! Sors les poings et donne tout c’que t’as!
Je ne pouvais pas. C’était plus fort que moi, mais le respect de mes ainés me poussait à seulement esquiver les coups sans riposter. Epuisée, elle s’arrêta et fondit de nouveau en larmes.
Je m’approchais d’elle en la fixant droit dans les yeux, et lui répétai à nouveau sur un ton ferme et rassurant:
-Mamie, que faut-il que je fasse pour te prouver que je suis bel et bien l’hétéro de petit fils dont tu as toujours été fière?
-Je te l’ai déjà dit. Mets de la salope sur ton blog, bordel! Mets de la salope! Allez, fais plaisir à Mamie… Promets-moi qu’il y aura de la salope.
Je m’inclinais.
– C’est d’accord Mamie. Je te promets d’en mettre très bientôt.
» C’est bien Fiston. » me dit-elle en m’embrassant. « Tu veux un bonbon? Tiens prends-un bonbon, et emmène-moi à la messe. ».